Dans le monde, chaque année, 4500 milliards (4 500 000 000 000) de mégots sont rejetés dans la nature, 23,5 milliards pour la seule France (données de 2023).
Et tout mégot ainsi abandonné finit à la mer, après avoir au passage empoisonné sols, rivières et fleuves.
Un mégot, c’est d’abord un concentré de nicotine : savez-vous que depuis le XVe siècle, la nicotine a été longtemps utilisée comme insecticide et pesticide? Cette utilisation est désormais très encadrée.
Un mégot, c’est aussi un filtre, c’est-à-dire: du plastique (acétate de cellulose), et quantité de substances chimiques et métaux lourds (acide cyanhydrique, naphtalène, nicotine, ammoniac, cadmium, arsenic, mercure, plomb), dont certaines sont toxiques pour les écosystèmes. Un filtre se dégrade certes relativement rapidement (1 à 2 ans), mais l’acétate de cellulose met lui beaucoup plus de temps.
L’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) classe les mégots dans la catégorie des «déchets dangereux». La dégradation d’un mégot peut en effet prendre jusqu’à douze ans, et en réalité beaucoup plus, puisque au contact de l’eau le filtre se dégrade en micro- et nanoplastiques. Un mégot de cigarette peut ainsi contaminer jusqu’à 500 litres d’eau.
Un rapport de 2017 de l’Ineris a démontré qu’une importante surmortalité des vers de terre ainsi qu’une inhibition de la croissance des végétaux étaient liées à la présence de mégots dans le sol.
Une dernière petite bouffée? Voilà, il ne vous reste qu’un mégot, qu’allez vous en faire? L’abandonner discrètement sur un trottoir, sur le bord du chemin? Mauvaise idée… Sans compter qu’un mégot mal éteint peut enflammer des forêts.
Alors, fumeurs, pensez à vous équiper d’un cendrier portable!